Chapelle Sainte Barbe

Texte tiré des chroniques du RP François Giry (1634-1688)

Fille d’un homme important et païen, Barbe ne voulut pourtant n’appartenir qu’à un seul Dieu.Très belle, son père craignant pour sa beauté la fit enfermer dans une tour où elle reçut l’éducation d’un maître nommé Origène qui lui enseigna la religion chrétienne et la baptisa. Demandée en mariage, elle refusa, préférant n’avoir que Dieu pour époux. Laissée dans sa tour, elle demanda qu’on lui fit construire un bain. Dioscore y consentit ordonnant aux ouvriers de ne percer que deux fenêtres. Son père éloigné, Barbe persuada les ouvriers hésitants d’en percer une troisième.
L’ouvrage terminé, elle s’y retirait souvent seule pour prier et trouver les forces pour résister à son emprisonnement.
Voyant que ses ordres avaient été transgressés sur ordre de sa fille, Dioscore lui demanda des explications. Sa fille l’entretint alors des mystères de la Trinité, de l’incarnation, de la Passion. Furieux son père voulut la tuer de son épée, mais Barbe put s’enfuir.
Rattrapée, son père la fit juger, et comme elle refusait de changer d’avis, elle subit les supplices les plus atroces. Elle implora le Seigneur de lui épargner la douleur, ce qu’il fit, la rendant insensible aux blessures  et les cicatrisants.
Voyant que rien ne pouvait contraindre Barbe à se soumettre, et les sévices n’ayant pas de résultats, les juges décidèrent qu’elle serait  décapitée.  Dioscore exigea d’accomplir lui-même l’exécution dans la montagne.
Une fois son crime commis et revenant à la ville par un temps d’orage, Dioscore reçu son châtiment. Un éclair le foudroya, punissant ainsi un père indigne.

Voir ici le texte du RP Giry  (1635-1688, ancien provincial des religieux minimes de la province de France, et directeur général des écoles charitables du S. Enfant Jésus.

Au Moyen Age, certains vestiges laissent penser que la chapelle se dressait à quelques mètres la mer. Le village de sainte Barbe était alors probablement un petit port, qui s’appelait Pen er Plat. Ce n’est qu’en 1750 qu’on trouve la mention du village de Ste Barbe. De nombreux évènements maritimes et naufrages eurent lieu sur la côte proche.
Plus tard, le 2 juin 1795 a lieu dans la presqu’île de Quiberon le débarquement des émigrés de retour d’Angleterre. Le village est investi par les troupes du général Hoche qui y installe son camp. La chapelle sert d’observatoire aux mouvements des royalistes. Hoche met en place un dispositif de défense particulièrement important enfermant les émigrés dans la presqu’île. 748 hommes y perdront la vie. Le talus de défense élevé à cette occasion est encore visible.
Un personnage local va s’illustrer et jouer un rôle de tout premier ordre aux côtés de Georges Cadoudal, il s’agit de Jean Rohu, né en 1771 au village de Pont-Neuf à Plouharnel, et devenu plus tard maire de la commune.

La chapelle Sainte Barbe fut construite à la fin du XVIème siècle. Ses proportions ressemblent à celles d’autres chapelles locales de la même époque, ND des Fleurs, St Colomban. On peut remarquer son clocher porche plaqué contre la façade surmonté d’une tourelle polygonale, avec un escalier montant sur une terrasse d’observation. La porte nord est en arc brisé mouluré et surmontée d’une archivolte à crochets et chevrons.

On peut remarquer les vitraux latéraux réalisés par Gérard Milon, qui rappellent l’histoire de la chapelle, les naufrages sur ses côtes, les combats de la guerre des Chouans. Le vitrail central retrace l’histoire de sainte Barbe, la tour dans laquelle elle fut enfermée, son père levant sur elle son épée et son châtiment par la foudre qui s’en suivra : il est foudroyé.
Dans le chœur, l’icône représentant Notre Dame du Bon Accueil a été réalisée par Robert Cassin.
Les statues sont posées sur un culot de granit, Ste Barbe à gauche et St Jean Baptiste à droite. Le tabernacle a été aménagé dans l’angle gauche. Porte sculptée par Guy Keraudran de Plouharnel.

Sainte Barbe est la patronne des artilleurs, des pompiers, des armuriers, des couvreurs, des maçons, des mineurs et des charpentiers.
Plus loin dans la campagne, on peut visiter deux jolies fontaines et un ancien lavoir typique .

Informations pratiques

Localisation

47.608333, -3.13570247
47° 36′ 22 » N 3° 7′ 28 » O

Date du pardon

Le pardon de la chapelle a généralement lieu le premier dimanche de septembre

Responsable

Anne-Hélène LE PORT
le-port.anne-helene@orange.fr

07.88.57.75.69

Images de la chapelle

A la demande du Père Dominique, recteur de Carnac, un paroissien a pris une vidéo de la chapelle. Vous pouvez la visionner ci-dessous.